Dans un coin reculé de Destelbergen, en Flandre orientale, une histoire viticole particulière a commencé en 2019 : le domaine viticole Chat-ô-Bavo. C’est le jeune Bavo (31 ans) qui, avec sa sœur Eline (33 ans), a décidé de donner une nouvelle vie aux terres agricoles qui appartenaient à la famille depuis plusieurs générations. Ce qui a commencé avec 3 500 pieds de vigne sur un sol sableux avec un sous-sol limoneux s’est transformé en quelques années en un vignoble d’environ 8 600 pieds. Cette expansion témoigne non seulement de l’ambition, mais aussi de la passion avec laquelle le frère et la sœur se consacrent à leur domaine.
La plantation du domaine est volontairement diversifiée : outre un cépage classique comme le Zweigelt, on trouve également un certain nombre de variétés dites interspécifiques, qui résistent mieux aux champignons et aux maladies. Muscaris, Solaris, Cabernet cortis, Gamaret, Souvignier gris et Kernling (une variante du cerner) constituent la base, mais récemment, Divico et Divona sont venus s’y ajouter, de nouvelles variétés qui prouvent leur potentiel dans notre climat tempéré. Ce choix de cépages plus résistants au climat s’inscrit dans la vision plus large du domaine : un vignoble résistant et sain, sans intervention chimique.
Chez Chat-ô-Bavo, la viticulture naturelle est au centre des préoccupations, sans étiquettes ni dogmes rigides. Bavo et Eline s’efforcent de respecter au maximum la nature : pas d’engrais artificiels, pas de pesticides chimiques et un sol qui peut respirer librement.
Un aspect remarquable du mode de travail à Chat-ô-Bavo est le choix de ne pratiquement pas utiliser de tracteurs dans le vignoble. La plantation, la taille et la récolte se font entièrement à la main, une approche qui garantit non seulement une plus grande précision, mais qui est également bénéfique pour la structure du sol et la microflore. Pour le travail du sol, comme le labour et le désherbage, Bavo et Eline font appel à la force des chevaux. L’utilisation de chevaux dans la viticulture reste pour l’instant un phénomène rare en Belgique, même si quelques autres pionniers, comme le Domaine W et le Château d’Annevoie, ont également adopté cette tradition. Détail intéressant, les animaux qui travaillent au Domaine W sont également utilisés à Chat-ô-Bavo. Pour l’instant, cela se fait encore avec l’aide de meneurs externes, mais le vigneron Bavo suit actuellement une formation pour prendre lui-même les rênes. Il s’entraîne avec un croisement entre un Ardennais et un Quarter, un peu moins grand que l’Ardennais, mais tout aussi robuste et vif.
La philosophie de la viticulture naturelle se poursuit également dans la chai et l’utilisation de sulfites est strictement limitée. L’objectif est de produire des vins qui expriment non seulement le terroir, mais aussi le caractère de chaque millésime. La vinification des vins de Chat-ô-Bavo ne se fait pas encore sur le domaine, mais dans la « Cuverie de Samson » à Thon-Samson, dans la province de Namur. Cette cuverie est une initiative de Michel d’Harveng qui, avec Benoît Exsteens, ancien collaborateur du célèbre vigneron et promoteur belge Philippe Grafé du Domaine du Chenoy, a eu l’idée de créer une coopérative viticole pour les vignerons de la région d’Andenne. Bien que la coopérative ne soit pas (encore) structurée, la Cuverie met déjà son infrastructure et son expertise à la disposition de différents viticulteurs, dont Chat-ô-Bavo. Grâce à cette collaboration, Bavo et Eline peuvent compter sur un équipement professionnel et un soutien technique pour la vinification de leurs vins. Entre-temps, une salle de vinification est en cours de construction sur le domaine de Destelbergen. Dès qu’elle sera opérationnelle, la vinification et la mise en bouteille se feront entièrement sur place.
Actuellement, deux vins sont disponibles chez Chat-ô-Bavo. Un vin blanc tranquille issu d’un assemblage de muscaris et de solaris et un vin rosé à base de souvignier gris et de cabernet cortis. À terme, un vin rouge sera également disponible.
À l’avenir, Eline et Bavo souhaitent également se consacrer davantage à l’œnotourisme. Vous pouvez déjà vous rendre chaque vendredi sur la terrasse du domaine, ouverte de 15 h à 21 h, et profiter de différentes formules événementielles.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site web du domaine viticole Chat-ô-Bavo.