Le 11 novembre 2023, Stefaan Soenen a organisé une table de dégustation autour du vin belge issu de raisins interspécifiques. Il a réuni un panel de dégustation composé de viticulteurs, de négociants en vins, de sommeliers, d’écrivains spécialisés dans le vin et de simples amateurs de vin.
Wij & Gaard a assisté à la table de dégustation et a rédigé trois articles de blog (1, 2 et 3) à ce sujet. Stefaan Soenen et Marc Roovers ont également fait un rapport sur la table de dégustation.
Les conclusions des participants à la table de dégustation ont suscité beaucoup d’intérêt dans le monde du vin belge. Il est clair que nous sommes loin d’avoir fini de parler de ce sujet et que les viticulteurs belges ont encore beaucoup de questions. L’un des viticulteurs qui a contacté Wijn & Gaard a envoyé un petit texte posant un certain nombre de questions. Wijn & Gaard met ce texte à disposition, avec l’autorisation de l’auteur qui souhaite rester anonyme, et espère que d’autres parties intéressées y répondront. Les commentaires peuvent être faits via le blog, la page Facebook ou Instagram de Wine & Gaard ou simplement par e-mail :
IMAGES DE RÊVE OU UTOPIE
Plusieurs tendances se dessinent dans le monde des vins belges et de leurs élaborateurs depuis le renouveau de la viticulture. De la viticulture biologique au vin naturel, en passant par la plantation de cépages interspécifiques dits résistants, à côté de variétés traditionnelles adaptées à notre climat. Les écrivains Stefaan Soenen, Stefaan Goossens et Marc Roovers ont partagé des réactions très différentes sur la qualité des vins interspécifiques récemment dégustés.
La lecture est intéressante, mais certaines questions restent sans réponse. La résistance et le degré de résistance des différents cépages et de leurs clones suscitent de plus en plus de questions. En Allemagne, le mot RESISTANT a été remplacé par le mot “PIWI” (pilzwiederstandfähig) qui signifie un certain degré de résistance accrue.
La forme et l’intensité des différentes résistances et l’utilisation non justifiée de la mention “RESISTANT” comme argument de vente soulèvent des questions quant à une culture plus saine. Il semble qu’il y ait une grande différence de résistance entre les différents cépages, mais aussi de sensibilité aux diverses maladies, telles que l’oïdium, le mildiou et le botrytis. Cela nécessite vraiment des informations et une compréhension plus approfondies.
Il est également intéressant de connaître les autres caractéristiques des différentes variétés de raisin : les baies sont-elles lâches ou compactes, la taille de la grappe, le moment de la cueillette, la sensibilité au gel et les conditions optimales du sol.
Au début, Valentin Blattner, Volker Freitag et l’Institut du vin de Fribourg étaient chargés d’autoriser la commercialisation des Piwis sur le marché européen. Aujourd’hui, il existe plusieurs producteurs en Allemagne, en France et au-delà.
Auparavant, la création de nouveaux cépages prenait parfois jusqu’à 30 ans pour garantir une qualité constante. Aujourd’hui, les nouveaux cépages piwis arrivent sur le marché aussi rapidement que s’il s’agissait de champignons. La question reste de savoir comment les résultats des nouveaux cépages piwis sont suivis. Les viticulteurs ont besoin d’informations sur les résistances à la cassure, par exemple. Ces informations sont essentielles pour les futurs viticulteurs lorsqu’ils prennent des décisions en matière de plantation.
Les plantations de piwis couvrent aujourd’hui 3 % de la superficie totale des vignobles en Allemagne. Plantés pour produire des vins monocarpés, ils sont principalement utilisés dans les nouvelles régions viticoles telles que l’Allemagne de l’Est et dans les champs expérimentaux.
En fin de compte, tout tourne autour de ce qui finit dans le verre. Tous les vignerons belges partagent un même groupe cible : ceux qui sont ouverts aux vins belges. Mais la condition la plus importante reste incontestable : le vin doit simplement avoir bon goût.